Les lignées
Le format de ces tableaux n’est pas pour rien dans l’impression d’autorité qui s’en dégage. On sait quelle place Malévitch accordait au carré, figure selon lui de la liberté prise par l’artiste face au modèle naturel. Dégagée de la référence au paysage, la peinture de Monique Frydman s’affirme ici comme pure expression mentale, pure abstraction au service de la mise en valeur d’une déclinaison inédite de la couleur. Exemplaire de la volonté d’exposer dans toute leur ampleur les effets de pulsation, d’enveloppement, de résonance résultant du jeu ouvert des couleurs, cette série marque aussi, pour l’artiste, une étape supplémentaire dans l’expression de la planéité de la peinture. Animée par une constellation de signes créés par l’empreinte d’un léger relief de brindilles disposées sous la toile, la peinture se déploie ici sans entrave, de manière quasi homogène. »
Catherine Francblin.